Ce 4 mai, Pierre Lapointe célèbrera déjà le 20e anniversaire de
, premier album de l’auto-proclamé « chanteur populaire » du même nom. Âgé de seulement 22 ans lors de sa parution en 2004, l’auteur-compositeur-interprète jetait avec ce disque les assises d’une brillante carrière.Marquant le paysage musical québécois par l’audace de sa proposition, l’album
s’est taillé au fil des années une place toute spéciale dans les oreilles de la critique et dans le cœur des mélomanes. C’est cet opus qui nous a offert, entre autres, les chansons Le columbarium et Tel un seul homme, devenues cultes. Les pièces de cet album débordent d’une créativité audible, qui a contribué à transformer le visage de la chanson québécoise.« Je voulais que chaque chanson soit une petite pièce de théâtre, un petit univers, » disait Pierre Lapointe dans une entrevue accordée au Devoir en 2004.
« L’album étonne par la solidité et l’originalité de sa démarche artistique. S’appropriant les codes de la chanson française, le projet offre « des mélodies aussi inventives qu'évocatrices, [qui éblouissent] constamment par le raffinement extrême de la langue. » (Sylvain Cormier, Le Devoir, 2004). Quant aux textes, ils se démarquent par leur poésie surréaliste qui s’attaque irrévérencieusement à des tabous tels que la mort (Le columbarium) ou la sexualité (Debout sur ma tête, Reine Émilie). Portées par la voix singulière de Pierre Lapointe, ces chansons ont indéniablement su frapper l’imaginaire grâce à leur inimitable facture esthétique.
« Nourri aux classiques de la chanson française (Gainsbourg, Birkin, Brel, Barbara, Brigitte Fontaine), sans pour autant renier un esthétisme moderne par ses arrangements et la présentation artistique de l’album, le compositeur s’affirme avec fraîcheur accessible aux puristes plus âgés sans se mettre à dos une jeunesse avide de surprises. » Olivier Robillard-Laveaux, VOIR (2004).
Remportant les prestigieux Félix de l’album de l’année et de révélation de l’année au Gala de l’ADISQ en 2005 – après 13 nominations, fait exceptionnel pour un premier album – le disque s’est écoulé à plus de 130 000 exemplaires depuis sa sortie.