Après le dévoilement de trois extraits fort éloquents en 2024, , et , c’est aujourd’hui que paraît l’album , le 15e de . L’auteur-compositeur-interprète tend un bouquet de dix nouveaux classiques, c’est-à-dire des chansons que l’on a l’impression de connaître depuis toujours, mais qui sont totalement neuves.
Ces dix titres ont été confectionnés avec ses deux acolytes de toujours, le réalisateur, arrangeur et bassiste Philippe Brault et l’ingénieur de son Ghyslain-Luc Lavigne. « Tous les trois, nous sommes arrivés aujourd’hui à une certaine maturité artistique et je vois cet album comme un aboutissement, une concrétisation de toute cette expérience cumulée depuis maintenant plus de 20 ans », exprime Pierre Lapointe.
Arrangements luxuriants de cordes et de cuivres, plume efficace et inspirée, musiques intemporelles : Dix chansons démodées pour ceux qui ont le cœur abîmé a été imaginé comme un hommage à ceux et celles qui ont bâti la grande chanson, l’ont façonnée et lui ont donné ses lettres de noblesse ; un album d’ailleurs ponctué de clins d’œil à certains géants, tels que Legrand, Brel, Aznavour, Bowie, Simone, Bacharach… Et, comme toujours, l’émotion prime et les chansons chavirent.
Comme son titre l’indique, Dix chansons démodées pour ceux qui ont le cœur abîmé ne cède en rien à la mode. À l’image des pièces que Pierre Lapointe souhaitait classiques, mais de facture actuelle, sa pochette montre un univers chic tout en étant très contemporaine : « Sur la couverture, je reçois en pleine gueule un très joli bouquet de fleurs, une façon d’illustrer comment la tristesse, les déceptions et les malheureuses nouvelles font aussi partie de la poésie de la vie. Parce que son adversité finit par la rendre belle et nous rendre plus forts. Pour moi, “ceux qui ont le cœur abîmé”, c’est tout le monde. Qui n’a aucune blessure ? Ces chansons aideront peut-être nos cœurs à se réparer. »
À noter qu’à l’occasion de la sortie mondiale de son nouvel album, Pierre Lapointe figure parmi les invités de Nagui à la populaire émission musicale Taratata, diffusée ce soir, en France.
Toutes tes idoles Il arrive que l’on cache son manque d’assurance derrière des manières empruntées à quelqu’un de confiant (ou du moins qui en a l’air !). Mais, je pense que l’être humain commence à être beau, quand il assume qui il est. Avec toutes ses fragilités, ses faiblesses, ses contradictions.
Hymne pour ceux qui ne s’excusent pas Depuis quelques années, on met des mots sur des choses qui étaient tues. Dans la communauté LGBTQ, chez tous ceux et celles qui gardaient le silence, il y a eu un grand sentiment d’apaisement. Écho à La forêt des mal-aimés, la chanson s’adresse, de manière plus large, à tous les gens opprimés qui finissent par prendre leur place.
Comme les pigeons d’argile Ma mère est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Cette chanson, j’ai passé un an à l’écrire. Six mois à répéter la mélodie. Six autres à essayer de trouver les mots justes. Une façon de faire la paix avec ce sentiment de désarroi et d’impuissance, en espérant qu’elle puisse en apaiser d’autres.
Dans nos veines Un exercice technique assez complexe, par son rythme et le choix des mots, pour tenter de décrire toute la grandeur et le vertige d’une fulgurance amoureuse.
Les étoiles guident les âmes Comme une réponse à toutes les musiques de Michel Legrand pour les films de Jacques Demy. Depuis toujours, l’être humain a une fascination pour les étoiles et il attribue même sa destinée à leur pouvoir. Ce rapport de l’homme aux étoiles est poétique et intemporel, très émouvant également.
Le secret Sur une musique en hommage à Burt Bacharach, Le secret évoque la décision de refuser la pression sociale d’être en couple et de devoir déclarer son amour. Certains sont bien même s’ils sont seuls, vivant en secret, dans le rêve, leurs sentiments. Quelque chose de triste, mais aussi de beau habite ces gens.
L’amour est une bague Ce sont les dilemmes et la violence de la beauté que l’amour peut apporter dans une vie.
Arrête de sourire Je l’ai écrite pour Patrick Bruel en 2019, à sa demande. Je me réapproprie ici cette histoire d’un homme qui porte en lui une belle lucidité, mais aussi une grande mélancolie, et qui jalouse ceux qui sont capables d’être heureux, facilement et naturellement.
Madame, bonsoir (conversation inattendue avec la mort) C’est la rencontre entre la mort, une femme extrêmement charmante, d’une beauté extraordinaire, et un homme endeuillé, qui a vu de nombreuses personnes aimées partir autour de lui. « Je ne vous offre pas à boire, vous m’avez tant fait pleurer », lui dira-t-il.
Où iront nos souvenirs Un écho à Pointant le nord qui évoquait des souvenirs presque psychédéliques de ma jeune vie ! On se construit à travers les souvenirs qui s’accumulent, et c’est quelque chose de paniquant de se demander où ils vont après notre mort. Et d’apaisant aussi, car on se construit avec les plus heureux.